La grande crise économique des années 30

La crise économique des années 30 amène son lot de misère à Montréal.

Des milliers de journaliers sont mis à pied quand les exportations qui transitent par le port chutent. Même scénario aux ateliers Angus et à l’usine ferroviaire de Rosemont. Beaucoup acceptent des baisses de salaire. Certains voient leur semaine de travail réduite à 14 heures. La construction et l’industrie sont aussi affectées. Commerces et petites entreprises ferment leurs portes. Près du quart de la population perd son emploi.

Dans le but de créer des emplois, la Ville entreprendra de grands travaux publics. On effectuera des travaux de pavage de rues. On construira aussi des tunnels passant sous les voies ferrées et d’autres pour piétons, comme celui qui existait au bout de la rue Duluth pour traverser l’avenue du Parc.

L’ancien marché du village de St-Jean-Baptiste (coin Rachel et Saint-Laurent) sera démoli et remplacé par un nouveau marché de style Art-Déco. La Ville de Montréal fera aussi construire des bains publics et des vespasiennes (des urinoirs publics) qui, à Montréal, seront connues comme des « camilliennes », du nom du maire Camillien Houde. Une de celles-ci se trouve aujourd’hui au Carré Saint-Louis : on y sert des cafés et des gelatos.

Saint-Jean-Baptiste n’échappe pas à la crise. Les œuvres charitables de la paroisse sont sollicitées plus que jamais.

Le bulletin paroissial rapporte que, de novembre 1933 à novembre 1934, les œuvres de Saint-Jean-Baptiste ont aidé 268 familles au vestiaire et effectué 742 visites auprès des pauvres. Ils ont habillé 47 enfants pour la première communion et ont secouru 41 personnes en provisions alimentaires.

Plus de 219 paires de chaussures neuves ont été distribuées à des hommes et garçons, de même que 162 paires pour femmes et fillettes. Un nombre comparable de feutres neufs et de caoutchoucs ainsi que 229 paires de chaussures usagées ont été donnés aux adultes et enfants.

Cette générosité et entraide continue d’exister 90 ans plus tard. En effet, en 2023, la Saint-Vincent-de-Paul de SJB a récolté plus de 6 000$ en denrées alimentaires et plus de 4 500 $ en argent. Cela a permis la préparation et distribution de 107 paniers de Noël aux plus démunis.

La famille de Saint-Jean-Baptiste est « tricotée serrée » et sait faire preuve de solidarité même (et surtout) dans les moments de crise!

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Rodrigue Escayola

Avocat

Rodrigue est avocat en droit immobilier. Les dimanches, il participe aux célébrations de façon très concrète: pour la sonorisation et la diffusion des messes.