Le curé Dubuc
Nous avons mis beaucoup de lumière sur le curé Auclair et avec raison. Grand bâtisseur et visionnaire, il aura bâti un village. Mais Mgr Dubuc ne reste pas en arrière.

Louis-Alexandre Dubuc arrive à Saint-Jean-Baptiste en 1913, alors que l’église se relève du second incendie. Mais c’était justement l’homme qu’il fallait : il avait été curé-fondateur de Saint-Clément où il avait fait bâtir l’église, le presbytère, un couvent, un collège, l’école St-Paul et l’académie Saint-Clément pour les filles.
C’est donc lui qui relève SJB des cendres. En poste à SJB jusqu’à l’heure de son décès, Mgr Dubuc aura aussi vu à la construction de l’école Louis-Hippolyte-Lafontaine.
Pendant 25 ans, il ornera son église de très belles choses. Nous l’avons déjà mentionné : certains autels, les vitraux dans la coupole centrale, l’autel de la chapelle et les statues sur le fronton sont offerts par lui. C’est lui qui verra à la décoration intérieure en 1932 par Guido Nincheri – dont il a été question dans un billet précédent.
Le 30 avril 1919, il est nommé évêque. Il sera dorénavant connu comme Monseigneur Dubuc. En 1938, il célébrera à Saint-Jean-Baptiste son cinquantième anniversaire d’ordination.
Son zèle et dévouement auront largement bénéficié à la Goutte de lait (un organisme aidant et éduquant les mères sur la bonne nutrition des enfants), à la Saint-Vincent de Paul et à la mission de l’Hospice Auclair.
Aux petites heures du matin du 16 mars 1941, alors que sa santé lui promettait encore de nombreuses années, Mgr Dubuc tombait foudroyé par une crise cardiaque soudaine, qu’on appelait à l’époque une « syncope ». Rien ne laissait prévoir cette fin subite chez ce prêtre d’une activité débordante qui, en dépit de ses 76 ans, conservait un air de jeunesse surprenant.
Mgr Bruchési disait de lui qu’il était « …l’homme du devoir, l’homme de l’obéissance, l’homme de la charité, l’homme du bon Dieu ». Il avait bien raison : Mgr Dubuc, enfant unique d’une famille d’agriculteurs, avait emménagé au presbytère avec ses parents âgés pour s’en occuper. Il avait par la suite utilisé la richesse familiale pour le soutien d’œuvres caritatives, disant lui-même que c’était là le meilleur placement. Les œuvres missionnaires, les œuvres d’éducation et les œuvres paroissiales ont bénéficié de sa générosité. SJB n’y a pas fait exception. En plus des dons cités plus haut, une note très discrète dans le Bulletin paroissial laisse deviner qu’il aurait aussi fait un don testamentaire dont la somme n’est pas dévoilée.
Chaque semaine, pendant 25 ans, la Fabrique a fait chanter une grand-messe pour le repos de son âme en reconnaissance de sa générosité envers la paroisse et ses œuvres.
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- La première église
- L’ouverture des registres paroissiaux
- L’épidémie de « picote » de 1885
- La paroisse bâtit son village
- Le premier incendie
- La seconde église
- Le déclin du curé Auclair
- Le second incendie
- La troisième église
- Le mystère Nincheri
- Troisième incendie évité de justesse
- Le 50ᵉ de SJB!
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